Monsieur Forner, ce que vous venez de dire fait écho aux propos introductifs unanimes de toutes les organisations syndicales. Pour avoir été en contact avec vos collègues il y a quelques années j'ai l'impression que depuis, peu de choses ont changé, voire que la situation ne s'est pas arrangée. La souffrance, la frustration voire le désarroi l'emportent. Il y a visiblement des problèmes d'écoute, une forte déperdition des remontées du terrain, la banalisation de situations pourtant graves, des problèmes de contact entre certaines parties de l'administration qui devraient pourtant travailler ensemble, etc. Je resterai sur des propos généraux, car le but d'une commission d'enquête est non seulement de faire apparaître la vérité mais également d'aboutir à des préconisations pour l'avenir. Il y a apparemment des personnes qui n'ont rien à faire dans les établissements pénitentiaires – je n'en connais pas la proportion exacte. M. Aouchar s'est montré éloquent à ce sujet. La grande misère de la psychiatrie française trouve dans la prison une forme de déversoir. Une fois que l'on a dit cela, au-delà de la nécessité de renforcer les moyens de la psychiatrie comme le covid-19 et le confinement l'ont montré, se pose la question de l'amélioration de la situation. En tant que parlementaires, ne devons-nous pas insister sur la nécessité de mieux gérer les problèmes psychiatriques en prison ? Peut-on envisager que les détenus concernés soient placés ailleurs, ou sinon, qu'ils soient traités correctement ?