Clairement, la place de ce détenu n'était pas en détention ordinaire. Au-delà du placement en QER, pour lequel il faut l'accord du détenu, on avait la possibilité de le placer en quartier d'isolement ou de prévoir une gestion spécifique. Tous les signaux depuis Condé-sur-Sarthe l'auraient justifié, mais les magistrats se sont opposés à son placement. Cette personne avait pourtant été signalée par nos collègues de Condé-sur-Sarthe pour sa dangerosité et la radicalisation dans laquelle il était rentré. La même chose s'est produite à Arles : dans le cadre de la CPU, il a été signalé par les différents acteurs de la détention à au moins deux reprises avant les événements du 2 mars, mais l'administration, au plus haut niveau, n'a pas suivi. Car ce n'est pas le surveillant lambda présent sur la coursive qui prend un telle décision, mais la DAP. La décision redescend ensuite via les directions interrégionales, et cela passe par les personnes chargées de l'orientation des détenus dans les établissements pénitentiaires. Le surveillant n'est pas décisionnaire. Il ne peut que faire remonter ses observations sur la dangerosité du détenu. Mais le choix a été fait d'écouter les magistrats au lieu des professionnels du terrain, pour en arriver au drame que nous avons connu.