Je veux au nom de la CFDT m'associer à ce que vous avez dit tout à l'heure concernant ce drame de la maison centrale qui a profondément choqué les personnels de tous grades, et de toutes les strates de la hiérarchie. À la maison centrale d'Arles, mais aussi dans les autres établissements, les personnels ont été profondément choqués par ce qui s'est passé. Nous avons un profond sentiment d'échec. Ce drame renvoie inévitablement à la gestion des détenus terroristes et radicalisés. La question n'est pas nouvelle. Elle consiste à se demander si ces détenus doivent être affectés dans des unités dédiées ou en détention ordinaire, au milieu des autres détenus de droit commun. Cette question se pose depuis plusieurs années. Dès 2014, une expérimentation avait eu lieu à Fresnes, à l'initiative du chef d'établissement M. Stéphane Scotto, qui avait mis pour la première fois en place des unités dédiées pour accueillir les détenus terroristes ou radicalisés, mais l'expérimentation n'a pas duré longtemps parce que la garde des Sceaux de l'époque, Mme Taubira, a mis fin à ce projet d'unités dédiées. Néanmoins, en 2015, des unités pour détenus radicalisés (UPRA) étaient mises en place puis, en 2016, les QPR et les QER voyaient le jour.
Je voudrais partager un chiffre : aujourd'hui, 70 % des détenus qui sortent des QER – c'est-à-dire des détenus radicalisés ou des terroristes – sont affectés en détention ordinaire, au milieu d'autres détenus de droit commun. Je vous laisse imaginer ce que cela peut donner en termes de prosélytisme, de pressions, d'initiation idéologique. La CFDT dénonce cet état de fait et revendique au contraire le développement des QER, et celui des unités spécifiques pour accueillir les détenus radicalisés et terroristes. Il en va de la sécurité des établissements, des personnels et des autres détenus. Le drame de la maison centrale d'Arles nous l'a malheureusement rappelé.