Intervention de Sébastien Nicolas

Réunion du mercredi 15 février 2023 à 14h30
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements au sein de l'administration pénitentiaire et de l'appareil judiciaire ayant conduit à l'assassinat d'un détenu le 2 mars 2022 à la maison centrale d'arles

Sébastien Nicolas, secrétaire général du Syndicat national pénitentiaire FO Direction :

Nous évoquions la gestion de Mme Puglierini et son fonctionnement « centralisateur ». Quelques éléments pour répondre au questionnaire sur le cloisonnement considéré comme excessif de l'équipe de direction d'Arles et le fait qu'un chef d'établissement exerce personnellement, et sans délégation, les attributions relatives au suivi des personnes répertoriées TIS ou DPS. Au niveau d'une direction d'établissement, il y a des domaines réservés, et il y a des pratiques professionnelles. De manière assez classique, le chef d'établissement assume par exemple le dialogue social et peut s'attribuer certains domaines réservés. C'est sa prérogative. Les pratiques professionnelles sont différentes. D'aucuns sont plus portés sur la délégation ; d'autres font le choix de garder un certain nombre de compétences jugées essentielles pour l'établissement. C'est notamment le cas des collègues assez expérimentés. En tant que représentants d'organisations syndicales, nous sommes régulièrement saisis de problèmes au sein des équipes de direction. Certains arrivent à assumer l'ensemble des tâches qu'ils se réservent mais pour d'autres, cela s'avère plus compliqué. L'administration met alors en place des systèmes de coaching et d'accompagnement pour nos collègues en difficulté car ils seraient trop centralisateurs, ne feraient pas assez confiance, ne délégueraient pas assez.

Si la gestion de Mme Puglierini avait été aussi catastrophique que ce que d'aucuns affirment, l'administration aurait déployé ce type de dispositifs. C'est un élément objectif qui montre qu'il n'y avait pas forcément d'inquiétude à cet égard. Monsieur le président, vous dites avoir vous-même visité la centrale d'Arles et n'avoir pas constaté que la gestion n'était pas rigoureuse. Quant au cloisonnement excessif au sein de l'équipe de direction, il faut comprendre qu'en leur sein, les parcours de carrière, les âges, les visions du métier diffèrent. On y retrouve également des caractères forts, c'est un peu l'ADN de notre métier. Parfois, les équipes fonctionnent ; dans d'autres cas, quelques difficultés apparaissent. Mais il existe un cadre et, surtout, une obligation de loyauté. On peut manifester son désaccord avec son supérieur hiérarchique, mais lorsque sa décision est prise, l'ensemble de l'équipe s'y plie. C'est un garde-fou pour faire fonctionner les équipes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion