Au sujet du renseignement pénitentiaire, le chef d'établissement n'est pas toujours au courant de tout. Le correspondant local du renseignement pénitentiaire (CLRP) ou le DLRP sont parfois à temps plein – c'est le cas pour des gros établissements –, mais pas toujours. Par ailleurs, dans certains cas, en l'absence de tels personnels, ce sont les officiers chefs de bâtiment qui s'occupent du renseignement pénitentiaire. Au sein des directions interrégionales, le chargé du renseignement pénitentiaire ne communique pas toujours avec le chef d'établissement, ni parfois, d'ailleurs, avec sa propre hiérarchie, au profit d'une communication directe avec le SNRP au niveau de la DAP. Ainsi, nous ne sommes pas toujours informés de tout. Je tiens à le souligner car nous n'allons pas endosser indûment des responsabilités. Le renseignement pénitentiaire en établissement est une bonne chose. Il n'est pas parfait, mais pour l'améliorer, nous avons besoin de davantage de personnels qualifiés.
En ce qui concerne la remontée des pressions exercées par l'auteur de l'attentat contre Yvan Colonna, cela ne relève pas du renseignement pénitentiaire mais du comportement en détention. Si des pressions ont été exercées et que le représentant local du renseignement pénitentiaire en a eu connaissance, d'autres officiers en ont sans doute eu connaissance également. Quand il est bien utilisé, le logiciel Genesis permet de faire remonter toutes les informations, validées par les officiers, les gradés, voire la direction, et des réponses sont apportées. Évidemment, ces informations sont également reportées dans le livret du détenu utilisé par la CPU.
Quant à la gestion qualifiée de « laxiste » de notre collègue Corinne, le rapport de l'Inspection contient certains propos, mais je ne la jugerai pas. Celle-ci a exercé six ans dans l'établissement. Si elle avait fait preuve d'une gestion laxiste, l'administration aurait pris des mesures pour lui demander de se corriger, ou bien l'aurait affectée ailleurs. Cela n'a pas été le cas.