Pour répondre à votre question, cela nous interroge. Les comptes rendus des CPU dangerosité doivent effectivement être transmis. Cela étant, ils sont liés à ce que montre Franck Elong Abé au moment où il est écroué à Arles. Il a connu un parcours en détention chaotique dans plusieurs établissements, est violent, avec des troubles psychologiques, présente des risques auto-agressifs et hétéro-agressifs, a été géré une grande partie de sa détention à l'isolement, etc. À Arles, il se passe quelque chose. Il passe, je crois, six mois à l'isolement puis neuf mois en quartier de réadaptation, et son comportement progresse. L'établissement accompagne cette progression car en mars 2023, Franck Elong Abé doit être libéré. On ne peut pas laisser sortir un individu directement depuis l'isolement, surtout un tel profil, sauf à mettre la société en danger. Je comprends à la lecture des éléments qui m'ont été communiqués qu'il y a eu de la part de l'établissement une stratégie d'accompagnement de Franck Elong Abé vers cette échéance. Dans ce cadre, il n'y a pas eu ou il y a eu peu d'alertes particulières justifiant une attention particulière sur ce détenu. Rétrospectivement, cette stratégie apparaît comme une erreur. Elle a été mise en échec, c'est évident. Cependant, il faut remettre la question de la non-transmission des comptes rendus dans son contexte : celui d'un détenu dont le comportement évolue, malgré quelques incidents qui entachent ce parcours, alors que sa sortie de prison se rapproche. Si le détenu avait posé de gros problèmes, si des alertes régulières avaient été émises au titre de son comportement en détention, les comptes rendus de CPU auraient été transmis. C'est une hypothèse que j'émets, en réponse à votre question.