Notre groupe attend impatiemment ces Jeux olympiques et paralympiques, dont nous souhaitons bien évidemment qu'ils se déroulent dans les meilleures conditions sportives et sécuritaires. Il importe que nous soyons unanimes sur cet objectif.
Nous saluons l'investissement de près de soixante-dix collectivités territoriales, tant en métropole qu'en outre-mer. Il faudra réfléchir aux retombées des Jeux et faire en sorte que la région parisienne ne soit pas la seule à en bénéficier, alors qu'elle est déjà pourvue en infrastructures de transport et d'hébergement.
L'événement sera planétaire : des milliards de téléspectateurs, des millions de spectateurs, des centaines d'athlètes, trente-deux disciplines. Nous n'avons pas le droit, vous n'avez pas le droit à l'erreur.
Notre groupe regrette la présentation tardive de ce texte, compte tenu des enjeux économiques et des risques en matière de sécurité et de transport. Les Jeux se dérouleront dans 513 jours : le pari peut sembler risqué, d'autant plus que le texte ne fait pas l'unanimité en raison des dispositions sensibles qu'il contient, peut-être de nature à fracturer le débat public. Je pense à l'intelligence artificielle, aux tests génétiques, au scanner corporel. Quel équilibre souhaitons-nous trouver entre une recherche légitime de sécurité et la préservation de nos droits et libertés individuelles ?
S'agissant de l'intelligence artificielle, il n'est pas possible d'ignorer certaines inquiétudes. L'article 7 a déjà fait couler beaucoup d'encre. Pour éviter tout abus, nous aurons besoin d'un cadre strict. On sait que l'État sera contraint d'externaliser le développement de l'intelligence artificielle, mais quelle garantie avons-nous sur les prestataires privés ? La question de notre souveraineté ne se pose-t-elle pas ? Si l'expérimentation a lieu, il sera indispensable d'organiser un débat de fond au Parlement sur le développement et l'utilisation de l'intelligence artificielle, alors qu'une volonté de pérennisation se fait jour.
S'agissant de l'organisation, on ne peut pas faire l'impasse sur le fiasco de la finale de la Ligue des champions : délais d'organisation réduits, accès par les transports en commun trop restreints, filtrage défaillant, réponse sécuritaire inadaptée vis-à-vis des supporters… Nos Jeux sont exposés aux mêmes risques.
De plus, nous manquons encore de visibilité : où en sont le développement des billets infalsifiables et le recrutement des personnels de sécurité ? L'organisation de la Coupe du monde de rugby pourra, il est vrai, faire office de révélateur.
Ce texte est également peu loquace en matière de transports. Sans doute serons-nous confrontés à d'importants retards et certaines promesses de notre candidature ne pourront-elles pas être tenues.
Enfin, concernant les enjeux de société, en particulier celui de l'égalité des chances, ce texte confirmera-t-il votre stratégie visant à rendre 100 % des équipements sportifs accessibles aux personnes en situation de handicap ?
Notre groupe est conscient des défis, des enjeux et des risques de ces Jeux pour l'image de notre pays et de nos territoires. Ce texte, incomplet, mérite d'être amendé et c'est ce que nous ferons.