Député de Seine-Saint-Denis, plus précisément de la ville de Saint-Denis, je soutiens l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques et j'exprime la fierté qui est la nôtre de les accueillir. Ce grand événement constitue une formidable opportunité pour notre pays et pour mon département, pour peu que nous nous donnions les moyens de le réussir en y associant le plus étroitement possible la population.
L'échéance approche et nous avons des raisons d'être satisfaits : les équipements seront livrés dans les temps, malgré le contexte d'inflation et les imprévus, les budgets ne dérapent pas et, ainsi, les Jeux se concrétisent progressivement.
De nombreuses améliorations sont néanmoins encore possibles et des préoccupations demeurent, comme nous l'avons dit devant la commission des affaires culturelles avec mon collègue Stéphane Mazars lors du point d'étape de notre mission d'information : transports, sécurité, baisse du nombre de licenciés dans les fédérations, autant d'enjeux et de défis auxquels il faut répondre.
De même, des inquiétudes et des frustrations se sont fait jour autour de la billetterie. Il faudra également y répondre afin de ne pas donner le sentiment que la fête serait réservée à quelques-uns. Les Jeux ne seront réussis que s'ils suscitent une dynamique et le soutien populaire de la nation.
Oui, l'héritage matériel et immatériel se construit dès maintenant ! Il intègre non seulement les infrastructures et les équipements, mais aussi et surtout la trace qu'il laissera dans les esprits, celle de la joie collective et de l'unité nationale.
Je regrette que ce texte, finalement, ne se concentre guère sur les Jeux et encore moins sur le sport. Lors de l'examen de la première loi « JOP », Marie-George Buffet avait soulevé ce problème et le Gouvernement avait promis une grande loi « sport et société » : elle n'a toujours pas vu le jour.
Si nombre de dispositions du texte sont nécessaires à l'organisation des Jeux, d'autres le sont moins et perturbent le message. Les dispositions relatives à la sécurité, en particulier l'article 7, ne nous semblent pas indispensables. Si elles se révélaient nécessaires, alors, il conviendrait de les restreindre à la durée des Jeux et ne pas les pérenniser. Or tel n'est pas le cas puisque de nombreuses dispositions resteront en vigueur jusqu'en juin 2025 et auront une autre utilité. Ces dispositifs ne doivent pas servir de rodage ou de cheval de Troie pour des technologies de surveillance, d'ailleurs pas encore matures, pilotées par des sociétés privées.
Notre groupe souhaite pouvoir voter ce texte, car nous avons toujours été favorables à l'accueil et à l'organisation des Jeux. Nous défendrons donc un certain nombre d'amendements et nous essaierons, en particulier, de réfléchir à la question des transports.
Après la discussion de ce projet, il faudra enfin parler de politique et de culture sportives pour tous. Nous avons beaucoup de propositions à vous faire pour casser la barrière des pratiques, lutter contre la sédentarité et favoriser la pratique fédérée en l'adaptant aux demandes nouvelles. Nous avons aussi des propositions pour le sport scolaire, l'éducation physique et sportive, le sport universitaire. Il serait temps de parler des Jeux et du sport, car il n'y aura d'héritage durable que par l'amplification des pratiques sportives !