Votre discours sur la réussite des élèves ne tient pas la route, madame la ministre déléguée. L'axe central de votre réforme est de favoriser toujours plus l'apprentissage et de le généraliser. Or les jeunes qui choisissent cette voie ont beaucoup moins de chances d'obtenir un diplôme que ceux qui optent pour la voie scolaire – la différence est de 26 points. Comme le dit une syndicaliste de Carrefour, « ils emploient des jeunes en apprentissage, formés à la va-vite, et les gardent rarement. » Le taux de rupture des contrats d'apprentissage est en moyenne de 25 %, et même de 30 % dans la restauration. En quarante ans, le taux de précarité des 15-24 ans est passé de 17 % à 53 %.
La réforme que vous proposez condamne l'enseignement professionnel. Le fait qu'une réforme d'une telle gravité ne soit pas discutée dans l'hémicycle est une aberration démocratique. La représentation nationale devrait pouvoir en débattre.