La réforme envisagée par le Gouvernement, pour la rentrée 2023, prévoit trente-trois semaines de stage en entreprise pour les élèves de lycée professionnel, aux dépens des heures d'enseignement. Les enseignants de ma circonscription se mobilisent contre l'absence de logique de cette réforme et ses conséquences désastreuses sur les jeunes, qui ont besoin de se former pour avoir un métier. Ce qu'on ne dit jamais, c'est que 40 % des apprentis abandonnent avant la fin de leur formation, contre 13 % en lycée professionnel. En apprentissage, les élèves ont cinq fois moins de chances de poursuivre des études ; en lycée professionnel, 46 % d'entre eux continuent après le bac.
Les entreprises n'ont ni le temps, ni la patience de former réellement les jeunes. Nous ne voulons pas que vous mettiez leur avenir en danger, pour remédier à la pénurie de main d'œuvre. Quelles sont vos garanties pour que les lycéens ne soient pas de la chair à patron, de la main d'œuvre à bas prix, et pour qu'ils aient une formation intellectuelle digne de ce nom ?