Aujourd'hui, un élève sur trois est accueilli dans l'enseignement professionnel, dont 56 % sont issus des milieux les plus défavorisés. Dès leur entrée en lycée professionnel, 35 % d'entre eux ont déjà un an de retard scolaire. L'enseignement professionnel ne doit pas être la variable d'ajustement des difficultés de l'enseignement – c'est un professeur ayant exercé pendant vingt-cinq ans en lycée professionnel qui vous le dit.
La défense de l'apprentissage au détriment de la formation publique ne profite pas aux élèves. Le taux de réussite au baccalauréat professionnel est de quatre élèves sur cinq pour les lycées, mais de seulement deux sur cinq dans l'apprentissage, et c'est pourtant ce dernier que vous voulez continuer à développer !
Vous justifiez votre réforme par la faible connexion entre les filières professionnelles et l'enseignement. C'est faux ! Les commissions professionnelles consultatives (CPC) existent. Aucun diplôme professionnel n'est construit sans consultation des branches professionnelles. Vos arguments traduisent une méconnaissance de l'enseignement professionnel. Réunissez les CPC et défendez l'enseignement public, le reste ne vise qu'à affaiblir la formation des élèves. Même le patronat ne veut pas de votre réforme !