J'ai rencontré aujourd'hui un acteur qui connaît bien le monde de la formation professionnelle et de l'apprentissage, puisqu'il est responsable d'une chambre consulaire : il n'est pas opposé au projet que vous défendez mais partage avec moi le sentiment d'être dans l'expectative quant aux tenants et aboutissants de cette réforme.
À la suite du Conseil des ministres du 22 février, nous avons appris que le projet de loi sur le plein emploi, que le Gouvernement entend présenter au printemps, intégrerait des mesures qui porteront sur la formation et l'apprentissage, pour reprendre les mots d'Olivier Véran. Puisqu'il est question de formation, est-il prévu d'aborder véritablement la question du lycée professionnel ? Si oui, comment ?
Force est de constater que l'apprentissage reste largement plus valorisé que la voie professionnelle et que les moyens sont inégalitairement répartis. Ce projet de loi ne risque-t-il pas d'accroître encore les différences de traitement entre les deux filières ? Est-il prévu de rééquilibrer les moyens accordés à ces deux voies et de valoriser enfin la voie professionnelle ?
Nous savons aussi que M. Lescure, ministre délégué chargé de l'industrie, travaille à des mesures relatives à la voie professionnelle dans le cadre du projet de loi sur l'industrie verte. Vous nous annoncez une réforme ambitieuse de la voie professionnelle, qui se veut générale et globale, mais ne sera-ce pas plutôt une réforme dissimulée, perlée, dissoute, éparpillée dans divers projets de loi ? Si tel est le cas, le lycée professionnel sera une nouvelle fois réduit à sa dimension économique et considéré au regard de son adaptation au marché du travail, sans prendre en compte les sujets relatifs à l'enseignement, l'éducation et la pédagogie.