Voici donc ce à quoi vous êtes parvenus, après cinq mois de labeur et plusieurs groupes de travail : environ 200 propositions qui relèvent pour nous d'un inventaire à la Prévert et ne sont nullement à la hauteur d'une véritable réforme de l'enseignement professionnel. Quand la fumée de ces propositions se sera dissipée, il n'en restera que les quatre priorités du Président de la République : les périodes de formation en entreprise se trouveront allongées, les co-interventions pédagogiques entre maître de stage et professeur développées, les périodes en entreprise seront valorisées – ce qui est une bonne chose – et la carte des formations rabotée.
Tout ceci a été annoncé dès le 25 août 2022 par le chef de l'État, votre mission consistant simplement à donner une existence tangible à ce programme.
Nous considérons que vous êtes en train de déstabiliser et même de déconstruire les lycées professionnels, qui sont le conservatoire de nombreux savoir-faire, signatures du génie français dans les métiers des arts, de l'industrie et des services.
Nos préconisations sont au nombre de cinq, non de 200 : un renforcement impératif des fondamentaux des élèves, afin d'éviter le décrochage ; un bon enseignement de culture générale, assuré par des professeurs et non par d'improbables binômes ; l'évolution des lycées professionnels en lycées des métiers, en encourageant l'ouverture de centres d'apprentissage au sein même des établissements ; l'instauration d'un tronc commun de l'enseignement général aux secondes professionnelle, technologique et générale, afin qu'il n'y ait pas de disciplines au rabais ; et enfin la transformation du diplôme national du brevet en examen de passage et d'orientation en seconde, afin de rehausser le niveau d'exigence du collège et de garantir une orientation non subie, fondée tant sur l'effort et le travail scolaire que sur les projets de poursuites d'études qu'ils traduisent.