Intervention de Monseigneur Antoine de Romanet

Réunion du mercredi 18 janvier 2023 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Monseigneur Antoine de Romanet :

La loi de 1905 est une loi de liberté. Je suis présent ce jour en tant que citoyen. En outre, l'Église catholique est partie prenante du TIAN.

Par ailleurs, l'Église catholique a une dimension universelle qui transcende les frontières. Pour avoir vécu 17 ans de ma vie à l'étranger, j'ai pu mesurer l'importance du culturel sur l'aspect religieux. D'une certaine manière, l'Église catholique, qui est la seule à avoir le statut d'État et d'observateur aux Nations Unies, possède une dimension transnationale qui lui confère cette légitimité.

En outre, j'ai introduit l'expression « bombe catholique » en précisant bien que mes propos allaient être pour une part absurdes.

L'important est d'entrer dans une dimension de dialogue et de réaliser que le vrai sujet est lié aux relations internationales et à la gouvernance internationale. Les différences de situation sont tragiques lorsqu'elles sont source de violence et de conflits.

Il est nécessaire de s'orienter vers une gouvernance internationale qui comporte l'ensemble de l'humanité dans l'ensemble de ses aspects. Chacun doit jouer un rôle, sans que cela se fasse de manière totalitaire ou absolue. Personne ne domine personne et tout le monde doit s'écouter avec bienveillance.

Nous avons besoin de construire ensemble, sereinement, des éléments de dialogue, d'échange, de compréhension et de fraternité. Se parler, s'entendre et entrer dans la logique de l'autre permet de faire ressortir le bien commun qui n'est pas la somme de nos intérêts individuels. Le bien commun représente ce à quoi je suis prêt à renoncer pour le bien de tous.

Nous sommes solidaires et nous ne pouvons pas raisonner simplement à l'échelle d'une frontière ou de petits intérêts restrictifs. Le monde entier est concerné. Si la bombe explose, le monde disparaîtra.

La dissuasion doit devenir un élément du domaine public, afin que nous puissions réfléchir sur ce sujet qui doit être le plus ouvert possible. Nous n'avons rien à cacher, au contraire. Plus nous débattons, plus le débat s'enrichit.

Le cœur humain est complexe, avec des notions d'orgueil, de violence, de domination ou d'oppression. Or, l'âme humaine a besoin d'un certain nombre de circonstances pour pouvoir se positionner et évoluer de manière positive. La question n'est pas d'être pour ou contre la dissuasion nucléaire. Nous devons comprendre la situation actuelle et nous adapter.

Albert Einstein a dit : « Je ne sais pas de quoi sera faite la troisième guerre mondiale, ce que je sais, c'est que la quatrième se fera à coups de gourdin ». Nous voyons bien que la question n'est pas celle de l'arme, mais concerne celui qui veut utiliser l'arme.

Qu'ai-je dans mon cœur ? Comment est-ce que je comprends les relations internationales ? Comment est-ce que je comprends mon intérêt et l'intérêt de l'autre, dans une véritable humanité et dans une dimension qui touche à la plénitude de ce que je suis, corps, âme et esprit ?

Nous tentons de défendre cet aspect global et nous essayons, en ce sens, d'apporter une pierre au débat et aux progrès, dans le respect des consciences des uns et des autres.

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