Parler d'éthique et d'arme nucléaire semble a priori paradoxal. En réalité, l'arme nucléaire renvoie au problème fondamental de la technique et du progrès. L'homme a toujours eu besoin de la technique pour survivre, conforter sa place dans le monde et finalement asseoir sa domination. Or, dans le domaine militaire, le progrès technique permet à une nation d'avoir un avantage massue sur d'autres pays.
Vladimir Poutine rappelle sans cesse être en possession de missiles balistiques hypersoniques ultramodernes, qu'aucune autre puissance n'aurait à sa disposition. Nous voyons bien que l'arme nucléaire apparaît comme le summum de la domination militaire, à l'image de cette citation du scientifique Théodore Monod : « L'arme nucléaire, c'est la fin acceptée de l'humanité ».
Cette perspective que l'humanité puisse désormais s'autodétruire obligera les puissances dotées de l'arme nucléaire à se responsabiliser et à responsabiliser les États qui seraient tentés par cette technologie. Se développera alors une éthique sur l'utilisation de l'arme nucléaire dans le but d'en faire une force dissuasive. Cette responsabilisation se traduira par la signature de différents traités.
Le groupe Démocrate soutient pleinement la force de dissuasion nucléaire française qui est un outil indispensable à la préservation de sa souveraineté, autrement dit notre assurance vie dans le monde tel que nous le connaissons, avec des puissances dotées et agressives. Or, nos forces de guerre doivent s'inscrire dans un cadre légal international de plus en plus remis en cause par des régimes populistes.
La Russie se sert de la dissuasion nucléaire pour envahir l'Ukraine, sans crainte de représailles violentes sur son sol de la part des Occidentaux. L'Iran arriverait au bout de son programme nucléaire et n'a jamais caché son intention de détruire Israël.
Comment voyez-vous l'avenir de la dissuasion nucléaire et les questions d'éthique qui y sont liées, dans un ordre mondial de plus en plus fracturé ?
Le traité de non-prolifération nucléaire est-il encore pertinent ou devons-nous revoir les conditions de son application ?