Intervention de José Gonzalez

Réunion du mercredi 18 janvier 2023 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosé Gonzalez :

À l'image de Monsieur Collin, je regrette également que cette audition se tienne à huis clos.

La question de la dissuasion nucléaire n'est pas seulement stratégique et politique, puisqu'elle appelle nécessairement un débat éthique. Il est ainsi fondamental pour nous, parlementaires, de pouvoir auditionner les experts que vous êtes, si nous souhaitons intellectualiser le débat.

Alors que l'adhésion de la Finlande dans l'OTAN devrait bientôt être définitivement ratifiée, une révision radicale de sa politique en matière d'arme nucléaire s'avère nécessaire. En effet, l'alliance atlantique est par nature une alliance nucléaire. Or, la législation finlandaise actuelle interdit la présence d'arme nucléaire sur son territoire, ce que n'a pas manqué de rappeler le président Sauli Niinistö, le 7 novembre dernier, lorsqu'il a souligné la position de son pays. La Finlande n'a pas l'intention d'y déroger. Or, a contrario de ses voisins scandinaves, membres de l'OTAN, qui ont banni de leur sol toute base de l'OTAN et toute arme nucléaire en temps de paix, la Finlande demande quant à elle à intégrer l'alliance sans restriction explicite, ce qui semble sous-entendre qu'elle ne ferme pas définitivement le sujet.

La Finlande, qui a toujours affirmé sa politique de non-prolifération, a été le premier État à ratifier le traité relatif à la non-prolifération des armes nucléaires en 1968, parallèlement à son adhésion aux conventions internationales, s'inscrivant depuis dans cette perspective pour des raisons éthiques, bien qu'elle se soit abstenue de voter le traité des Nations Unies sur l'interdiction des armes nucléaires en 2017.

En outre, si la confiance des Finlandais envers leur gouvernement n'emporte traditionnellement pas de débat quant aux politiques de sécurité et de stratégie menées par l'État, le volet éthique de la dissuasion nucléaire présente tout de même des spécificités qui nécessiteraient sans doute un débat public. En effet, au regard de la position du pays en matière d'éthique et la constance de la politique de la Finlande sur cette question, nous pouvons légitimement penser que l'absence d'une telle consultation entraînerait un retour de bâton de la part de sa population.

En tant qu'observateur du monde géopolitique et expert de la question du nucléaire, pensez-vous qu'un tel débat soit acceptable ou du moins nécessaire ?

Qu'en adviendrait-il en cas d'opposition citoyenne ? Plus exactement, cela entacherait-il l'adhésion de la Finlande à l'OTAN ?

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