Disons qu'elle est de trente ans pour une éolienne et de soixante ans pour une centrale. Il faut donc multiplier par trois le coût que j'ai évoqué tout à l'heure pour les énergies renouvelables. Il faut ajouter à cela l'adaptation du réseau, car il est nécessaire d'installer un réseau sanguin – je reprends la métaphore – pour les énergies renouvelables, en particulier pour les éoliennes, dont l'implantation est décentralisée.
Nous sommes favorables à un mix énergétique qui fait appel aux deux, au nucléaire et aux énergies renouvelables. À cette fin, il faudra mobiliser un paquet de pognon – pour le dire simplement. Ensuite se pose la question du coût auquel on proposera l'électricité ainsi produite, question qui n'est pas neutre pour la compétitivité de nos industries, ni pour l'accès du consommateur ultime à cette énergie. C'est pourquoi j'estime que tout cela doit échapper à la logique de marché, ce qui implique que la puissance publique réfléchisse à des modes de financement pérennes.
Je n'oppose pas les modes de production énergétique. Je remets en perspective les coûts évoqués pour le nucléaire – 52 milliards pour les six EPR ; 50 milliards, à la louche, pour le carénage – avec ceux des énergies renouvelables, afin que nous partions des mêmes bases de calcul et que nous ne nous enfumions pas les uns les autres.