Il s'agit d'un amendement de repli de repli de repli – puisque, je le rappelle, nous sommes contre la relance du nucléaire – par lequel nous vous proposons de revenir à la raison en prévoyant la construction, non pas de quatorze, mais de six EPR.
Cette semaine, EDF a estimé le coût de la construction de six EPR à 51,7 milliards d'euros. Si l'on fixe ce nombre à quatorze, on atteint 100 à 150 milliards – sans compter les dérapages qui pourraient survenir, comme ce fut le cas pour le réacteur de Flamanville, lequel n'est toujours pas en fonctionnement. Or, je le rappelle, EDF est déjà endettée à hauteur de 63 milliards d'euros.
On a entendu dire que ces opérations pourraient être financées par le livret A, qui, pour l'instant, finance essentiellement le logement social. Il faudrait donc choisir entre loger les gens modestes et faire tourner des centrales nucléaires. J'ajoute que Luc Rémont, le PDG d'EDF, que nous avons auditionné, a lui-même indiqué qu'il ne pouvait pas s'engager au-delà de six réacteurs.
En fait, nous voulons vous éviter un nouveau fiasco, après celui de Flamanville. Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, que nous avons eu la chance d'auditionner dans le cadre de la commission d'enquête sur la fameuse perte d'indépendance énergétique de la France – bla bla bla –, était en fonction lors du lancement du chantier de Flamanville. Or, elle a déclaré qu'à l'époque, d'un point de vue technologique, on n'était pas prêt à construire un EPR ; tout le monde le savait, mais le politique a estimé que l'opinion était mûre pour accepter une relance du nucléaire. Je crois que le même scénario se répète aujourd'hui. Or c'est un très mauvais calcul. Nous voulons donc vous éviter l'affront d'un nouveau fiasco. Revenez à la raison !