Nous demandons que soit remis un rapport visant à évaluer la capacité ou l'incapacité du nucléaire à répondre à l'urgence climatique, à évaluer son éventuelle résilience. Ce rapport permettrait également de décider des usages de l'eau. En effet, actuellement, trente réacteurs sur cinquante-six consomment 20 % d'eau douce. Après l'irrigation et l'usage humain, qui en consomment respectivement 48 % et 28 %, c'est la troisième plus importante consommation d'eau douce.
Le rapport viserait également à évaluer la souveraineté énergétique, sachant qu'on importe 8 000 à 9 000 tonnes d'uranium chaque année.
Il tendrait à mesurer l'impact des risques extrêmes sur le nucléaire, notamment des canicules, lors desquelles les réacteurs sont mis à l'arrêt. Or il y aura également de moins en moins d'eau, alors que la vapeur d'eau fait tourner les turbines et que l'eau est utilisée pour le refroidissement.
Il s'attacherait également à déterminer les risques face aux tremblements de terre, aux tsunamis, à la guerre. Nous avons l'exemple de telle centrale nucléaire en Ukraine.
Nous aimerions également qu'il précise les délais de construction.
Nous souhaiterions connaître le niveau de sobriété qu'il faudra associer au mix énergétique. Prenons un exemple puisque nous nous projetons assez difficilement dans le futur. Imaginons que, dans cette assemblée, nous ayons tous besoin d'un respirateur qui fonctionne quinze ou vingt ans. Chers collègues, que décideriez-vous ? Décideriez-vous de parier sur le nucléaire dont on ne sait pas s'il fonctionnera dans quinze ans ou bien de mettre de l'argent, afin d'accélérer la production d'énergies renouvelables qui vous permettrait de survivre ?