En effet, s'agissant de l'EPR – nous l'avons déjà rappelé –, celui de Flamanville a douze ans de retard, son budget a été multiplié par six et il n'entrera peut-être jamais en activité ; en Chine, l'EPR Taishan 1, qui comprend deux réacteurs, a dû être arrêté pendant un an ; en Finlande, Olkiluoto 3 a subi douze ans de retard et ne fonctionne toujours pas à pleine puissance ; en Angleterre, Hinkley Point accumule retards et dérapages budgétaires. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un échec, mais c'est mal parti.
Quant à l'EPR 2, il serait une version simplifiée de l'EPR. Or on sait qu'il manque des milliers d'heures d'ingénierie pour achever sa conception – notre collègue Stambach-Terrenoir l'a rappelé. Par ailleurs, nous avons auditionné le président-directeur général de Framatome. Il nous a indiqué que si l'on voulait respecter votre plan visant à construire de nombreux EPR 2 de manière rapide et efficace, on devrait produire les pièces en série.
En commission, la rapporteure Mme Bregeon nous a rappelé que nous parlons non pas d'usine de chocolat mais de centrales nucléaires. Par exemple, si une cuve de réacteur est défectueuse, cela pose problème car elle ne se remplace pas. Or les procédés de fabrication de ces pièces, qui devraient permettre de lancer leur production en série, ne sont toujours pas mis au point. Par conséquent, avant de dépenser des milliards, la remise d'un rapport visant à évaluer l'avancée et la fiabilité de cette technologie serait la moindre des choses.