Intervention de Alexandre Loubet

Séance en hémicycle du lundi 13 mars 2023 à 21h30
Accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires et fonctionnement des installations existantes — Après l'article 1er b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandre Loubet :

Comme je l'indiquais, jusqu'à l'annonce de ce projet de loi, qui vise à construire de nouveaux réacteurs nucléaires, la filière nucléaire préparait son arrêt programmé, ce qui l'a lourdement ralentie, pénalisée. Elle doit désormais se reconstituer, s'organiser. Or nous n'avons aucune garantie que le plus grand programme industriel en France de ces dernières décennies, d'un coût de plus de 50 milliards d'euros, profitera en priorité aux entreprises françaises. D'ailleurs, vos réactions ont bien montré que ce n'était pas votre intention. Cet argent venant en grande partie du contribuable doit profiter à l'économie nationale ; comme je l'ai indiqué, avec nos impôts, nous devons favoriser les entreprises françaises pour réindustrialiser le pays, non pour encourager les importations et les délocalisations.

La réalité est que votre stratégie est un échec. En vingt ans, elle a fait régresser le poids de l'industrie dans le PIB de 14 % à 9 % et fait passer notre balance commerciale de l'équilibre à un déficit record de 170 milliards d'euros – le chiffre mérite d'être répété.

Cet amendement vise donc à accorder la priorité aux entreprises françaises pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires et la maintenance du parc existant. En inscrivant dans la loi cette priorité nationale – oui, j'ose cette formulation –, nous laisserons du temps aux entreprises françaises pour retrouver les compétences perdues lors de l'abandon de la filière, nous créerons des emplois en France au lieu de recourir à de la main d'œuvre étrangère, nous inciterons à relocaliser les activités en France plutôt que de subventionner des délocalisations, enfin, nous reconstituerons et consoliderons une industrie d'excellence française, pour renforcer notre indépendance énergétique, exporter et réduire le déficit historique de la balance commerciale.

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