Ce débat nous donnera donc l'occasion de partager avec vous plusieurs propositions visant à éviter autant que possible que des complexités, des pesanteurs, des usines à gaz ne freinent le recours du citoyen-consommateur à l'action de groupe. Nous souhaitons en somme lui appliquer la maxime érigée par les néolibéraux au rang de devise des grandes entreprises et des ultrariches : libérer les énergies ! Nous vous alerterons notamment au sujet de l'inégalité territoriale pouvant résulter de la répartition géographique des juridictions spécialisées ; nous proposerons également des avancées en matière de seuils. Je le répète, il importe de faciliter par tous les moyens l'action de groupe, œuvre de justice économique et sociale, mais aussi de démocratie, puisqu'elle rend au consommateur sa juste place de citoyen susceptible d'exercer ses droits, de se défendre, d'opposer l'action collective au poids de mastodontes économiques.
Je profite du temps de parole qui me reste pour évoquer un contexte dont nous ne saurions faire abstraction sous prétexte que les choses se passent hors de ces murs. Nous parlons de justice, de démocratie, du respect dû à chacun dans l'exercice de ses droits. Hier, le pays s'est convulsé massivement, sereinement, si j'ose dire, et à bien des égards d'une manière historique. En dépit de la prétendue pédagogie déployée ces derniers mois, un front social uni, accompagné et soutenu par l'immense majorité du peuple français, vous a signifié son refus de votre injuste et brutale réforme des retraites.
Ne pas répondre à ce mouvement autrement que par le jusqu'au-boutisme, le mépris, la brutalité ou le mutisme présidentiel, monsieur le ministre délégué, c'est mettre en danger notre contrat social et les fondements du pacte républicain. C'est précipiter le risque d'un affaissement durable de la démocratie représentative.