La question de Mme Cristol souligne une évolution sociétale incontestable. Les professeurs Olivier Guérin et Claude Jeandel l'ont très bien soulignée dans leur rapport. Ils montrent la nécessité de médicalisation plus forte des maisons de retraite, alors que les unités de soins de longue durée pourraient être dédiées à des soins plus pointus et spécialisés. Vous faites référence à la continuité d'aide et de soins pouvant être apportée aux aînés à partir du domicile jusqu'à des établissements de plus en plus médicalisés. La moyenne d'âge augmente au sein des établissements ; elle est de près de 90 ans chez Orpea alors que la durée de séjour est de deux ans et demi. La population concernée est en grande majorité très dépendante et présente des polypathologies, qui se combinent et combinent leur impact de sévérité.
Je voudrais que nous réfléchissions à la continuité d'aide que nous pouvons apporter du domicile jusqu'à des structures ambulatoires et à l'hébergement, avec une approche plus progressive. À l'étranger, des hébergements temporaires sont proposés, pour des durées très courtes, permettant aux séniors d'échanger, de rencontrer d'autres personnes, de bénéficier d'assistance de courte durée et de se familiariser à la communauté. De nouveaux supports ambulatoires peuvent être inventés pour adoucir cette transition. Il s'agit d'un vaste chantier, extrêmement pertinent pour proposer des soins et une aide à la carte.