Au cours du scandale de maltraitance au sein d'Orpea, nous apprenions le rationnement des résidents, le sous-effectif chronique, l'insuffisance du suivi sanitaire, le rationnement des couches mais également la répression syndicale ainsi que les malversations financières. En 2012, la somme versée aux actionnaires atteignait 26,5 millions d'euros. En 2019, elle s'élevait à 77,5 millions d'euros. En sept ans, le groupe Orpea a multiplié par trois la somme des dividendes versés à ses actionnaires. Si la mise en place du rationnement humain systématiquement est incontestable, tout aussi incontestable est l'absence de rationnement des profits réalisés par ce groupe. Plus récemment, afin d'éviter le redressement judiciaire, la Caisse des dépôts a injecté 1,5 milliard d'euros, en devenant ainsi l'actionnaire majoritaire du groupe.
Malgré ces révélations, qui ont choqué le pays tout entier, à ce jour, aucune remise en cause des dérives structurelles de l'Ehpad privé lucratif ni de la privatisation du secteur de la dépendance n'a eu lieu. Vous avez récemment déclaré : « historiquement, Orpea dégageait des marges autour de 26 %. Au premier semestre, elles étaient tombées à 17 %. Nous devons d'abord les redresser. » Nous apprenons qu'en 2022, Orpea n'a pas versé de dividendes. Qu'en sera-t-il les années suivantes ? Surtout, quelles actions comptez-vous mettre en œuvre pour empêcher que de tels drames humains se reproduisent ?