La confiance n'exclut pas le contrôle. Je suis extrêmement favorable à tous les contrôles et en nombre, comme je l'ai déjà dit publiquement. Je pense qu'il s'agit d'une des missions des pouvoirs publics.
J'ai en effet indiqué sur France Info que la Caisse des dépôts était la meilleure solution que nous pouvions trouver. Pour les salariés et les résidents, une solution devait être trouvée. En tant que directeur général, je devais m'assurer, si mon plan A ne fonctionnait pas, de l'existence d'un plan B. Je ne pouvais pas laisser planer une incertitude, pouvant venir d'une décision de la Caisse des dépôts ou d'un désaccord avec les créanciers. Ce plan B n'était pas ma solution privilégiée mais j'étais obligé de le prévoir. C'est peut-être la raison pour laquelle certains en ont déduit que j'aurais préféré une autre solution mais au contraire, je suis parfaitement satisfait. Pour nos patients, nos résidents, nos collaborateurs dans les territoires, nos fournisseurs et même nos créanciers, il n'existe pas de meilleure solution que l'investissement de la Caisse des dépôts, de la MAIF et de la MACSF, qui permet de rassurer et de mettre en place notre plan de refondation.
Je ne sais pas combien de temps la Caisse des dépôts et consignations restera. Il s'agit d'un investisseur de long terme dans le système français, qui accompagne en général ses participations de façon longue, avec très peu de cessions. Vous pouvez être rassurés. À mon sens, la Caisse des dépôts est présente pour longtemps.
S'agissant des visites inopinées, je vous invite personnellement tous à venir visiter les Ehpad Orpea et à passer du temps avec nos aînés. Vous apprendrez beaucoup de choses. N'hésitez pas à me faire remonter les informations que vous glanerez à ces occasions pour que je puisse également être parfaitement informé. Venez également y déjeuner, nos aînés apprécieront.
La confiance viendra par les bonnes pratiques et la qualité de notre action auprès de nos aînés. Nous mettrons du temps à la retrouver mais c'est uniquement par la qualité du travail sur le terrain au quotidien que nous retrouverons la confiance de la population française et des députés.
J'ai bien en tête les problèmes que pose l'absence de personnel dans un établissement. L'absence d'un directeur ou de professionnels coordinateurs n'est pas acceptable. Je regarderai dès mon retour la situation des Terrasses du Suzon à Messigny pour être sûr qu'elle est bien corrigée. La rotation du personnel est extrêmement importante, pas seulement chez Orpea mais dans tout le secteur ; nous devons y travailler, à travers la rémunération et les différents moyens mis en œuvre. Elle crée des trous dans l'organisation, créateurs de différends.
Je me suis engagé à rembourser les sommes du passé à l'euro. Cela a été vrai pour l'intégralité du montant à la CNSA. Pour les départements, les discussions doivent avoir lieu au cas par cas, afin que les remboursements soient mis en œuvre dans les semaines à venir. Pour la CNSA, j'ai décidé de rembourser les 30 millions d'euros, même si nous disposions d'éléments pour ne pas en rembourser la totalité. Nous sommes en pleine refondation. Un travail gigantesque doit être mené dans les territoires et les Ehpad. J'ai préféré rembourser ce montant, qui était en quelque sorte un caillou que j'avais dans la chaussure, pour qu'il soit derrière moi.
S'agissant des dispositifs concernant les faisant fonction, la formation était insuffisante chez Orpea auparavant. Nous mettons en place un dispositif de VAE et de promotion par alternance (Pro-A). La Pro-A est un dispositif d'accompagnement nouveau, mis en place par le Gouvernement et qui permet également de faire de la qualification du personnel de façon intéressante, en concurrence de la VAE. Un travail de simplification doit être réalisé en ce qui concerne la VAE car en l'état, le dossier est extrêmement complexe et lourd. Je sais que vous vous penchez sur le sujet. Nous attendons avec impatience votre travail. Le nombre de jurys est également un sujet à régler ensemble. En ce qui concerne l'alternance et l'apprentissage, deux instituts de formation des aides-soignants internes sont situés en région parisienne, ce qui pose des difficultés pour faire venir les personnes de province. Nous sommes en train de trouver des accords avec d'autres instituts de formation pour pouvoir accélérer le nombre de formations. Nous allons ainsi doubler le nombre d'alternants.
En ce qui concerne la question des statuts, j'avais annoncé en juillet dernier, quelques semaines avant mon arrivée, que je considérais que compte tenu de la nature de l'activité d'Orpea, passer en entreprise à mission me paraissait nécessaire. Nous nous engageons dans le process mais je ne souhaite pas y adhérer immédiatement, sans avoir reconstruit les fondamentaux. Il n'est pas possible de devenir une entreprise à mission tant que nous n'en avons pas acquis les valeurs et tant que le projet d'entreprise collectif n'est pas clair. Un travail gigantesque doit être mené avant et la récompense sera de passer en entreprise à mission.
En ce qui concerne les fournisseurs, mon axe principal de travail est toujours le bien-être des patients et des résidents. Des fournisseurs de tout le secteur sont clés pour les protections ou des éléments de soins fondamentaux. Je ne peux pas m'en séparer, même si leurs pratiques ont été contestables par le passé. Nous les avons fait cesser et remis les choses au clair avec les dirigeants de ces fournisseurs mais l'intérêt du soin et de nos patients commande que nous continuions à travailler avec eux.