Les bâtiments d'intérêt patrimonial ne représentent que 20 % du parc bâti, équipons en priorité les 80 % restants – je pense notamment aux bâtiments commerciaux ! Je pense aussi que les énergies renouvelables doivent être pensées non pas au niveau de la parcelle cadastrale, mais au niveau d'un îlot ou d'une commune : par exemple, sur un îlot mixte, on pourrait installer en priorité des panneaux solaires sur les immeubles neufs qui fourniraient de l'électricité à l'ensemble de l'îlot. Nous devons trouver des solutions inventives en termes de production locale d'énergie et sortir de la parcelle comme cadre de référence.
L'obligation de respecter le patrimoine pousse les industriels à trouver des solutions innovantes et respectueuses de celui-ci. Les premières personnes formées à l'utilisation des tuiles photovoltaïques sont les architectes des Bâtiments de France. Ces derniers peuvent aussi nous aider à nous prémunir contre de fausses bonnes solutions.
En Allemagne, par exemple, il existe des panneaux solaires souples, qui se déroulent sur les toitures. Par ailleurs, les pentes des toitures n'ont pas toujours la meilleure incidence pour capter l'énergie solaire : face à ce problème, il existe également des réponses techniques.
Enfin, il existe d'autres énergies renouvelables qui sont sous-exploitées, notamment la géothermie, le chauffage urbain, la production de chaleur par les déchets, etc. Il y a aussi la piste du solaire thermique, permettant de produire de l'eau chaude.
Les panneaux photovoltaïques sont souvent construits en Chine, avec des matériaux rares et leur bilan carbone n'est pas toujours bon. Il ne faut pas y renoncer, mais il faut espérer qu'un saut technologique permettra de fabriquer des panneaux plus vertueux et plus durables.