S'agissant des cabinets de conseil, on se heurte à une question de définition. La frontière n'est pas claire entre les cabinets de conseil ou de lobbying : c'est pour nous une vraie question.
Nous avons en effet vu beaucoup de factures réglées par Uber à différents cabinets. J'ai mentionné tout à l'heure le rapport du Sénat sur les cabinets de conseil, « Un phénomène tentaculaire : l'influence croissante des cabinets de conseil sur les politiques publiques ». Ce ne sont pas les mêmes acteurs dans le cas d'Uber. En revanche, on retrouve des cabinets de lobbying comme Fipra, qui a beaucoup travaillé pour Uber et qui a d'ailleurs employé Mark MacGann. Ils facturent par exemple la rédaction d'amendements proposés aux députés, les rendez-vous, les déjeuners… C'est là l'essentiel des factures que nous avons vues, pour des sommes très significatives.
J'ajoute que les cabinets d'avocat peuvent aussi être représentants d'intérêts : une stratégie de défense au tribunal peut s'accompagner d'une stratégie de lobbying.
La frontière entre cabinets d'analyse économique, de lobbying ou d'avocat n'est pas claire. Certains font les deux ou les trois à la fois.