En ce qui concerne la diplomatie, le département d'État américain et l'ancienne ambassadrice des États-Unis à Paris n'ont pas souhaité répondre à nos questions, de sorte que nous n'avons qu'un versant de l'histoire : la grille de lecture d'Uber et les échanges internes à l'entreprise. Ils sont tout de même très intéressants et riches d'enseignements qui peuvent s'appliquer à d'autres grandes entreprises américaines : ils montrent que, dans ce type de milieu, il est tout à fait naturel de faire appel à l'ambassadrice ou à l'ambassadeur en poste à Paris quand on rencontre des difficultés avec un point de réglementation ou une loi en France.
Je ne dis pas que cela a été efficace ; je ne sais pas si Mme Hartley est intervenue dans ces dossiers comme Uber le lui a demandé à plusieurs reprises, notamment par le biais d'anciens membres de l'équipe de Barack Obama ayant rejoint l'entreprise – aux États-Unis, les postes d'ambassadeur sont vraiment politiques et, à chaque changement d'administration, le nouvel exécutif nomme de nouveaux ambassadeurs de son parti ou qui en sont proches. Quoi qu'il en soit, on voit très clairement qu'il appartient à la panoplie des outils sinon normaux ou quotidiens, du moins tout à fait admissibles, de faire passer ou de passer un coup de fil à l'ambassadrice des États-Unis à Paris pour lui suggérer d'écrire à François Hollande que ça commence à bien faire, cet antiaméricanisme primaire et ces contrôles incessants d'une grande entreprise américaine.