Nous avons détecté au moment de l'élection présidentielle un activisme chinois sur le réseau WeChat, appelant simplement les communautés d'origine chinoise à se rendre aux urnes, sans consigne de vote particulière. Il est possible de penser qu'il s'agissait là d'un test pour mesurer la capacité des autorités chinoises à mobiliser la diaspora en France. Il me semble néanmoins que le risque est faible en France en raison de notre système politique. Il est plus marqué dans d'autres pays, notamment les États fédéraux, où les élections locales ont une importance bien plus grande. Il faut rappeler que dans certaines villes canadiennes ou australiennes, la population d'origine chinoise est majoritaire. Encore une fois, nous n'avons pas détecté pour le moment de volonté de peser sur les élections locales ou nationales en France. La difficulté, dans notre pays, est qu'il n'y a pas de médias indépendants s'adressant aux membres de la diaspora qui maîtrisent mal le français ou préfèrent s'informer en chinois.
Par ailleurs, les objectifs de la Chine dans le Pacifique ne sont pas très clairs, y compris pour elle-même. Je ne crois pas qu'elle le considère comme une « mer intérieure » à l'instar de la mer de Chine. Nous ne pouvons néanmoins que constater une pénétration très forte et une présence accrue des moyens militaires chinois dans la région, laquelle a entraîné une prise de conscience marquée des grandes puissances de la région, mais également de la France. Celles-ci ont ainsi pris un certain nombre de mesures, notamment pour rappeler que ces mers sont libres et qu'elles doivent être maintenues comme telles.