J'évoquerai peu les scénarii à majorité renouvelable. Le RTE a envisagé six scénarii du RTE dont trois dans lesquels le nucléaire a pratiquement disparu et trois dans lesquels le nucléaire augmente. Ainsi, le scénario N03 prévoit 50 % de nucléaire. Il se trouve que RTE lui-même reconnaît que ce scénario assure le mieux la sécurité d'approvisionnement et entraîne le moins d'investissements. Ainsi, nous avons peu étudié les autres et nous avons demandé à RTE pourquoi la démarche n'avait pas été approfondie. Nous avons monté un scénario avec 80 % de nucléaire, qui assure davantage la sécurité d'approvisionnement et qui entraîne au moins 20 % d'économies par rapport au scénario N03 de RTE.
Le scénario RTE a ses limites, car il s'appuie sur une consommation de 645 térawattheures en 2050 et que nous pensons que nous aurons besoin de beaucoup d'électricité si nous voulons électrifier et décarboner davantage. L'Académie des sciences et l'Académie des technologies partagent notre point de vue ou l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) prévoit plutôt une consommation de 900 térawattheures.
La deuxième faiblesse du scénario RTE est son focus sur les térawattheures et non les gigawatts. Or, pour une pointe de 785 térawattheures en 2050, nous avons besoin d'importer environ 31 gigawatts à la pointe et la limite des interconnexions en France s'établit à 15 gigawatts. Ces 31 ou 39 gigawatts sont réputés par RTE verts et disponibles. J'ignore qui pourra nous fournir de l'électricité verte disponible et économique, même en 2050. Seule la France en sera capable, une fois qu'elle disposera de son parc nucléaire de 100 gigawatts.