M. Colonna était suivi par une CPIP différente de celle qui suivait M. Elong Abé. Il ne posait aucune difficulté en détention, il était discret et respectait le personnel et ses codétenus. Il sollicitait le Spip ponctuellement, surtout pour sa situation familiale et la gestion de certaines démarches administratives. Mes collègues ont noté qu'il échangeait toujours avec respect avec eux. Il participait aux activités, et la dernière d'entre elles était assez symbolique : un atelier de bande dessinée dont le sujet était les unités de vie familiale (UVF) des établissements pénitentiaires. M. Colonna s'y était beaucoup investi et il avait écrit des textes destinés à être mis en images avec l'aide de deux intervenantes extérieures, une scénariste et une dessinatrice. Il y livrait beaucoup de ce que représentaient pour lui ces moments particuliers dans les UVF, marqués à la fois par la joie des retrouvailles et le déchirement de la séparation. Ses écrits, très profonds, avaient été transmis mais, à la lumière du drame survenu, la démarche n'est pas allée à son terme, à la demande de la Disp, alors que le directeur de l'établissement souhaitait que cet atelier puisse se poursuivre, par respect pour ses participants. Notre coordinatrice d'activité, qui était très investie dans ce projet, a été très affectée par ce drame.
Pour résumer, M. Colonna ne posait aucune difficulté et était très investi dans ses activités, notamment son activité professionnelle, au sein de la détention. Il commençait à évoquer un aménagement de peine puisqu'il avait achevé sa période de sûreté en juillet 2021.