Dans les Bouches-du-Rhône, le GED se réunit tous les mardis à la préfecture de police, l'ordre du jour étant défini par un bureau spécialement dédié. Sont présents les services de renseignement – les renseignements territoriaux et la DGSI –, la direction générale de la gendarmerie nationale, la police aux frontières et, pour le ministère de la Justice, les assistants spécialisés auprès des juridictions d'Aix-en-Provence et de Marseille, la Cirp et le Spip, que je représente. Dans les GED, tous les services chefs de file partagent leurs informations sur les profils suivis. Pour les détenus, c'est la Cirp qui joue ce rôle ; pour les personnes en milieu ouvert, ce sont les services partenaires – renseignement territorial ou DGSI – qui donnent ces informations. Le GED des Bouches-du-Rhône a examiné le cas de Franck Elong Abé à cinq reprises : le 1er octobre 2019 à son arrivée dans le département après son transfert, le 5 mai 2020 de manière dématérialisée pour cause de confinement, le 9 février 2021, le 6 avril 2021 et le 7 décembre 2021, réunion à laquelle j'ai participé. Au regard des éléments sur le profil et après avoir pris connaissance de toutes les informations actualisées sur le parcours de détention, la préfète décide du maintien ou de l'arrêt du suivi des individus au titre du renseignement. Le 7 décembre 2021, elle a bien entendu décidé de poursuivre le suivi de Franck Elong Abé.