Je confirme que la perspective de la sortie de Franck Elong Abé constituait une source d'inquiétudes et de difficultés, notamment parce que sa pratique religieuse restait rigoriste. Condamné pour des faits de terrorisme, libéré d'une maison centrale après une longue période à l'isolement, même s'il en était sorti, auteur de nombreux incidents disciplinaires pendant son parcours en détention, ayant un comportement de type psychopathologique : tous les signaux d'une sortie inquiétante étaient allumés, d'autant que M. Elong Abé était incapable de se projeter sur celle-ci. Il était isolé du point de vue familial et ne disposait pas de structure d'hébergement à sa sortie. Nous aurions donc envisagé de déployer une surveillance judiciaire que le PNAT aurait, j'imagine, requise. J'aurais également étudié la possibilité de l'orienter vers le dispositif Pairs dont je vous ai parlé tout à l'heure, qui assure une prise en charge pluridisciplinaire et intensive de ce type de profil en milieu ouvert. Il aurait également fallu échanger avec les différents services partenaires dans le cadre du GED réuni à la préfecture. Je pense que M. Elong Abé aurait été suivi de près et aurait fait l'objet d'une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas), qui n'est pas ordonnée par le ministère de la Justice mais par celui de l'Intérieur.