Compte tenu de ses antécédents, un collègue DPIP a reçu M. Elong Abé lors de son arrivée à la maison centrale d'Arles : l'entretien s'est déroulé correctement, sans agressivité. Ensuite, son suivi a été confié à une CPIP, avec laquelle j'ai fait le point hier pour savoir comment celui-ci s'était déroulé.
Au début, l'intéressé refusait de serrer la main de l'assistante sociale et de la CPIP – deux femmes –, mais il a accepté de le faire plus tard. Le travail visait à préparer la sortie en limitant les risques. Tout d'abord, nous avons lancé la procédure de renouvellement de sa carte nationale d'identité, qui était périmée. Nous nous sommes heurtés à un problème administratif, car le fichier de l'état civil de Nantes ne le reconnaissait pas. Nous avons ensuite envisagé une rencontre avec Pôle emploi pour répondre à sa volonté de bénéficier d'un aménagement de peine. Très vite, ces projets sont tombés à l'eau, et le détenu s'est muré dans une posture certes jamais agressive à l'égard des agents du Spip, mais d'attente de la fin de la peine. Il disait qu'il se débrouillerait à sa sortie de prison. Cela nous a fortement inquiétés et nous avons soutenu l'idée de l'orienter vers un QER, je rejoins ma collègue sur ce point, même si son comportement à Arles posait moins de problèmes que dans les autres établissements pénitentiaires.
La date de sa libération n'était pas imminente, mais nous n'avions pas d'autre perspective que de saisir les autorités judiciaires pour qu'une mesure de surveillance judiciaire lui soit appliquée à sa sortie. Si le condamné refuse un aménagement de peine, il reste la possibilité de lui imposer cette surveillance pour éviter une sortie sèche.