Cette commission d'enquête parlementaire est un peu particulière puisqu'elle a aussi une dimension locale, son président et son rapporteur étant issus de la même région. Néanmoins, elle vise aussi à déterminer les défaillances d'un système, notamment en raison de certains cloisonnements et, selon moi, à améliorer ce dernier afin que de tels drames ne soient plus possibles – je considère d'ailleurs que celui-ci aurait probablement pu être évité, même s'il est facile de refaire l'histoire a posteriori.
Le parcours d'Elong Abé a été catastrophique, notamment à Condé-sur-Sarthe. Des incidents graves, une condamnation suite à une prise d'otage – ce n'est pas anodin, même s'il n'y a pas eu mort d'homme. Les personnes que nous avons auditionnées, au sein de la direction de l'administration pénitentiaire ou de la maison centrale d'Arles, ont brossé le portrait d'un individu dont le comportement s'améliorait, quoique quatre incidents aient été signalés.
Vous avez fait part d'un certain nombre d'éléments concernant la description de la cellule de M. Elong Abé et de son comportement. Constituaient-ils des signaux faibles même si chacun sait, compte tenu de son parcours, qu'il était considéré comme un détenu radicalisé et potentiellement dangereux ? Les informations que vous avez transmises ont-elles eu des répercussions ?
Selon moi Franck Elong Abé représentera toujours un danger pour la société et il n'est pas près de sortir, mais vous êtes également chargés de travailler sur les perspectives de libération et de préparer le suivi de ces personnes après leur sortie. Que mettez-vous en œuvre pour ce faire ? Sa future libération suscitait-elle chez vous des inquiétudes – j'ai une idée de votre réponse, mais peut-être me surprendrez-vous ? Comment l'envisagiez-vous, quels dispositifs comptiez-vous déployer ?