La question de la haine en ligne est une plaie qui ne connait pas de frontière. L'assassinat du professeur Samuel Paty en fournit la preuve la plus récente et montre à quel point cette question reste sensible quand un simple commentaire, une vidéo ou un post peuvent abimer ou enlever des vies. Les smartphones et les réseaux sociaux ont donné un sens matériel au harcèlement. De plus, les réseaux constituent le terreau pour toutes les doléances et les invectives, et mettent souvent en confrontation des pans entiers de la communauté. À La Réunion, les appels à la haine sont monnaie courante et les réseaux sociaux servent de caisses de résonnance puissantes pour stigmatiser des individus, souvent des enfants.
Cette PPL contient des dispositions visant à lutter contre la haine en ligne et pose donc aussi la question du cyberharcèlement. À un moment où un collégien sur quatre a déjà été confronté une fois au moins à des situations relevant de cyberharcèlement, ne faudrait-il pas agir à la racine en imposant la censure aux plateformes dès lors que des propos haineux sont détectés, plutôt que d'agir a posteriori, quand les dégâts psychologiques ont déjà atteint nos jeunes ? Ne faudrait-il pas réduire les délais judiciaires ?
Par ailleurs, le cyberharcèlement laisse souvent les parents démunis. Quels leviers d'action utiliser afin de leur permettre de mieux protéger leurs enfants ?