Le choix de la propulsion nucléaire pour le porte-avions nouvelle génération comporte comme élément essentiel la volonté de maintenir les compétences dans cette filière Elle est cohérente de la relance de l'énergie nucléaire et de la volonté de réduire la part des énergies fossiles.
Il s'agit ainsi surtout d'éviter de reproduire l'exemple du Royaume-Uni, qui, faute de maintien de ces compétences, a eu énormément de mal avec son programme de sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire. L'aide des États-Unis leur a été précieuse. Le rapport de Jean-Martin Folz sur l'EPR de Flamanville va dans le même sens : la France est restée trop longtemps sans concevoir de nouveaux réacteurs. C'est cet argument qui l'a emporté.
La DAM est maîtresse d'ouvrage dans ce domaine. Une équipe réduite travaille sur la propulsion nucléaire. En revanche, elle bénéficie de l'expertise de quatre-vingt-dix personnes réunies au sein d'un service mixte tripartite entre la marine, le CEA et la DGA, qui partagent leur retour d'expérience sur les chaufferies nucléaires en service. De plus, environ 300 salariés de la direction des énergies du CEA travaillent au profit de la propulsion nucléaire. Nous devons enfin nous assurer du maintien en compétences de Naval Group et de TechnicAtome et des 300 entreprises qui travaillent avec eux sur la propulsion nucléaire. Ainsi, nous avons créé une structure qui nous permet d'évaluer l'ensemble de la filière. Les fragilités révélées par cette dernière concernent essentiellement les PME, pour qui la propulsion nucléaire ne représente qu'une très faible part de leur chiffre d'affaires et qui risquent de basculer vers d'autres horizons.