En mars 2022, l'armée russe a assuré avoir tiré des missiles hypersoniques qualifiés d'« invincibles » par Vladimir Poutine dans son offensive contre l'Ukraine. Le 17 décembre dernier, le Kremlin a annoncé avoir mis en service un missile hypersonique quasiment indétectable, pouvant emporter une charge nucléaire et capable d'atteindre vingt-sept fois la vitesse du son, soit plus de 33 000 km/h. Il s'agit là d'un avantage stratégique réel et d'un marqueur de puissance. D'autres compétiteurs stratégiques, telle la Chine, travailleraient également à la fabrication de telles armes. Pour garantir la crédibilité de notre dissuasion, nous ne pouvons pas manquer les virages technologiques constitutifs de ruptures stratégiques ; je salue donc le projet de planeur hypersonique V-Max. Par ailleurs, grâce à l'Office national d'études et de recherche aérospatiale, notre pays aura dans le domaine de l'hypervélocité une avance technologique importante qu'il nous faut conserver. Pouvez-vous nous faire un point d'étape sur le lancement du démonstrateur du planeur hypersonique V-Max ? Quelles analyses tirez-vous du signal envoyé par la Russie quant à l'utilisation d'armes hypervéloces ? Que pensez-vous de la capacité de notre pays à anticiper et à s'adapter aux évolutions technologiques et industrielles qu'imposent nos adversaires en matière de dissuasion ?