La guerre menée par la Fédération de Russie est opérée sous parapluie nucléaire et la Russie utilise une grammaire nucléaire déstabilisatrice qui s'adresse moins à son adversaire direct qu'aux opinions des démocraties occidentales. Mais si la guerre en Ukraine occupe notre attention depuis un an, l'incertitude de nos alliances nous met aussi au défi. À cet égard, la dissuasion est un choix d'autonomie et de liberté d'action ; en faire une réalité opérationnelle exige un investissement permanent. Nos concitoyens doivent pouvoir faire leur cette dimension essentielle – c'est une question de légitimité prégnante dans le dialogue armée-Nation. Le Parlement a aussi un rôle à jouer pour porter une vision et un axe stratégique en matière capacitaire. Les socialistes sont prêts à jouer ce rôle dans la définition de la nouvelle LPM ; en particulier, la question des vecteurs, de leur maintien en condition opérationnelle et des moyens nécessaires à leur mise en œuvre retiendront notre attention. Le renouvellement technologique demeure une nécessité pour maintenir la crédibilité de la dissuasion. Alors que les autres puissances dotées de l'arme nucléaire modernisent leurs arsenaux, le développement de capacités de porteurs de tête et d'aide à la pénétration, la montée en puissance des systèmes de déni d'accès nous obligent à une mise à jour permanente. Quels moyens devra intégrer la LPM à ce titre ? Nous souhaitons travailler sur ces questions avec vous et nous félicitons de votre présence aujourd'hui.