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Intervention de Bastien Lachaud

Réunion du mercredi 11 janvier 2023 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

J'avais plutôt l'impression que les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies étaient les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale et non les pays dotés de force nucléaire, et que par une conjonction d'événements les pays vainqueurs furent dotés par la suite… En tout cas, ce n'est pas notre statut nucléaire qui nous donne notre rayonnement international et qui nous alloue un siège de membre permanent du Conseil de sécurité. Cela dit, la dissuasion nucléaire a parcouru le débat de l'élection présidentielle, l'année dernière ; c'était nouveau, et notre candidat n'y était pas pour rien. Notre position favorable à la dissuasion est connue, ce qui n'empêche pas les interrogations sur l'avenir de nos deux forces nucléaires et sur la question même de la dissuasion. Vous l'avez dit en d'autres termes, notre force nucléaire est une force posthume, puisque nous réagissons si nos intérêts vitaux sont menacés. On peut donc s'interroger sur l'intérêt de la force aérienne, qui sert le discours nucléaire mais qui n'est pas une force posthume : quel est son usage dans notre doctrine ?

Je ne reviendrai pas sur la polémique déclenchée en octobre dernier par Emmanuel Macron opposant « intérêts fondamentaux » à « intérêts vitaux », puisque vous avez clairement indiqué en rester à la doctrine des intérêts vitaux. Au sujet du conflit en Ukraine, certains, tel Jean-Marie Guéhenno, ont appelé à renforcer notre dissuasion conventionnelle pour faire face à la stratégie russe qui est de rester sous le seuil nucléaire, et donc d'affecter moins de crédits à la dissuasion et davantage aux forces conventionnelles ; qu'en pensez-vous ? D'autre part, quelles sont les conséquences de l'hypervélocité, sur laquelle certains États comptent pour leur dissuasion ? Enfin, quelle est la crédibilité de notre force nucléaire à l'échéance de cinquante ans, sachant que nous serons appelés à voter dans la prochaine LPM des crédits pour des sous-marins qui navigueront jusqu'en 2080 ?

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