Nous devons permettre aux personnes qui formulent le projet d'avoir un ou des enfants de le mener à bien dans les meilleures conditions et sans crainte s'agissant de la prise en charge de la grossesse, de l'accouchement et du suivi de périnatalité, mais aussi du suivi médical et de la scolarité de l'enfant ou encore du risque, pour les parents, de connaître un parcours professionnel précaire.
Pour faire tomber ces craintes, il faut mener une réelle politique périnatale qui passe par la sauvegarde des maternités, ainsi qu'une politique de santé globale, qui inclut la lutte contre la désertification médicale ainsi qu'un vrai plan de sauvegarde de l'hôpital public et de toutes ses spécialités.
Je rappelle qu'un Français sur quatre rencontre des difficultés pour accéder à un généraliste, que 6 millions de personnes ne disposent pas de médecin traitant et que plus de 23 % des femmes de plus de 15 ans vivent dans un désert médical s'agissant de la gynécologie.
Une action particulière doit être menée dans les départements d'outre-mer où le taux de mortalité maternelle est quatre fois plus élevé qu'en métropole, le taux d'enfants mort-nés 1,5 fois plus élevé et le taux de mortalité néonatale deux fois plus élevé.
Nous devons également développer un véritable service de la petite enfance pour que les modes de garde ne constituent pas un frein à l'emploi, principalement à l'emploi des femmes. Il faut aussi lancer une réflexion sur le congé paternité.
La précarité économique est un frein qui doit être limité par l'augmentation des salaires et par la lutte contre les temps partiels imposés. Afin que le taux d'emploi des femmes augmente, un effort national est nécessaire. Si le taux d'emploi des femmes et celui des hommes étaient équivalents en France, il y aurait 1,1 million de femmes supplémentaires en emploi – ce qui résoudrait aussi les problèmes évoqués dans le cadre de la réforme des retraites.
À elles seules, les femmes ne peuvent pas porter le poids des responsabilités liées à l'arrivée d'un enfant. Le fait d'avoir un enfant ne signifie pas que les femmes doivent être assignées à domicile. Dès lors, que comptez-vous faire pour mettre en place une vraie politique de la natalité émancipatrice ? Celle-ci n'aurait aucun sens si elle ne s'accompagnait pas de la sauvegarde et du renforcement des services publics, lesquels garantissent un égal accès aux droits sur l'ensemble du territoire.