Vous présentez la situation comme s'il fallait choisir entre la réforme des retraites et l'amélioration des conditions de travail des salariés. Or nous voulons travailler sur ces deux aspects à la fois, en accompagnant la réforme des retraites de mesures portant sur le travail tout au long de la vie. À titre d'exemple, dans les secteurs dont j'ai la responsabilité, j'ai fait de l'attractivité des métiers une priorité du volet « bien vieillir » du Conseil national de la refondation. Dans ce cadre, nous travaillons avec les professionnels du secteur à l'amélioration de leur parcours, de leurs conditions de travail et de leur qualité de vie au travail. Cette démarche doit se poursuivre tout au long de la vie et de la carrière des personnes concernées. C'est donc bien une priorité que d'assurer un accompagnement du début à la fin de la carrière et de concevoir des parcours professionnels différents, qui permettent aux salariés de changer de secteur et de métier, de transmettre leur expérience et d'adapter les fins de carrière. Nous devons travailler sur tous ces points à la fois : il faut en même temps réformer les retraites et améliorer les conditions de travail.
La question de la semaine de quatre jours mérite également d'être abordée. J'estime que nous devons donner ce choix aux professionnels. Pour prendre une nouvelle fois l'exemple du secteur médico-social, certains soignants travaillent même parfois trois jours par semaine, leur établissement proposant des rotations de douze heures. De telles configurations sont donc envisageables et doivent faire l'objet de discussions avec les partenaires sociaux. Il me semble en tout cas qu'il faudra, à l'avenir, laisser davantage de choix et de souplesse aux salariés pour organiser leur vie et trouver l'équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle qui leur convient le mieux.