Cent mille. En dix ans, on dénombre 100 000 naissances de moins en France. Jamais nous n'avions connu un tel coup de frein démographique.
La natalité française s'est effondrée. Cela s'explique bien entendu par la réalité sociale de notre pays. Des inquiétudes légitimes en matière de pouvoir d'achat, de revenu suffisant, de logement s'expriment chez des familles qui ne savent pas comment elles pourvoiront aux besoins de leurs enfants. Et pourtant, plusieurs d'entre elles souhaiteraient avoir plus d'enfants. La natalité française s'est également effondrée sous l'effet des coups de rabot, des mesures fiscales pénalisantes, des politiques qui défavorisent les familles. La situation est devenue périlleuse pour notre pays même.
D'aucuns dans cet hémicycle doivent cesser de nier. L'indicateur conjoncturel de fécondité, qui est de 1,83 enfant par femme, s'éloigne année après année du seuil nécessaire au renouvellement des générations, alors que le désir d'enfant est estimé à 2,39 par femme. Or cet écart s'accroît, selon l'étude réalisée en 2021 par l'institut Kantar pour l'Unaf. Dans le détail, 67 % des personnes ayant eu un enfant, en voudraient ou en auraient voulu au moins un de plus. C'est un chiffre qui devrait inciter les pouvoirs publics et la société à s'interroger.
Si, par le passé, Emmanuel Macron a déclaré vouloir relancer la dynamique de la natalité, en pratique, il a fait l'inverse. Durant les quinquennats Hollande et Macron, la famille n'a jamais autant souffert. Elle est devenue tout sauf une priorité. La réduction de la prime naissance et la fin de l'universalité des allocations familiales ont été des fautes lourdes. Les tout récents débats sur les retraites et l'injustice faite aux mères de famille, ont de nouveau montré, s'il en était besoin, que la natalité n'est toujours qu'une variable d'ajustement pour ce gouvernement.
La seule solution que préconise Emmanuel Macron est de faire reposer notre natalité sur l'immigration. C'est un choix politique auquel nous nous opposons. Nous devons nous donner les moyens de promouvoir une véritable politique de natalité en France. C'est une vision à long terme, un choix de société et un choix de civilisation pour les décennies à venir. Nous voulons, nous, que les Français puissent avoir une confiance suffisante dans leur pays et dans la puissance publique pour décider de fonder une famille.
L'hiver démographique, dans lequel sont entrés les États latins, a de quoi inquiéter : l'Italie, l'Espagne ou le Portugal, en raison de l'affaissement de leur natalité, verront leur population diminuer au cours des prochaines décennies. La France ne doit pas suivre ce chemin.
À quand un projet de loi pour la relance de la natalité française ? J'ai déposé une proposition de résolution, cosignée par de nombreux parlementaires, visant à faire de la natalité une grande cause nationale 2024. À quand la création d'un ministère qui y sera consacré ? À quand une politique cohérente et ambitieuse ? L'État doit aider et soutenir les couples qui hésitent à avoir un enfant. Nous voulons, nous, tout simplement, que ces familles puissent avoir le choix.