Les membres du groupe Gauche démocrate et républicaine sont lucides sur le fait que la baisse démographique en France n'est ni un problème nouveau ni une situation que nos politiques auraient ignorée, depuis plus d'un demi-siècle. Ce n'est pas non plus un fardeau dont nous aurions hérité. J'insiste sur ce dernier point, car un héritage supposerait une part de passivité et d'erreur de notre part.
Tout d'abord, je souhaite couper court à toute idéologie visant essentiellement à répondre à la question démographique par la natalité. Arrêtons de croire en une politique tendant à inciter les femmes à faire des enfants pour quelques euros de plus, et aidons celles et ceux qui souhaitent se sortir de l'emprise financière des allocations, des aides et des subventions. Ces familles souhaitent avant tout s'émanciper, être libres.
En premier lieu, j'évoquerai mon territoire, la Martinique, et par extension la Guadeloupe et d'autres territoires d'outre-mer, car ce sont les plus affectés par la baisse démographique.
Nous, nous parlons d'un recul démographique : entre 2010 et 2020, la part des habitants de 15 à 49 ans est passée de 46 % à 37 %. Le déficit de jeunes adultes, en particulier de jeunes femmes, a une conséquence sur le renouvellement des générations : il tire vers le bas la courbe des naissances en Martinique et en Guadeloupe en particulier. Ces territoires connaissent un vieillissement de leur population avec un solde naturel négatif, et une fuite de leurs forces vives qui s'explique par plusieurs raisons, parmi lesquelles l'impact du Bumidom – Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer. La France a coupé les racines de nos compatriotes pour qu'ils servent de main-d'œuvre dans l'Hexagone, sans créer de plan de retour au pays natal.