On sait que les politiques actuelles nous conduisent vers un monde où les catastrophes naturelles seront plus fréquentes, l'eau plus rare, où il n'y aura presque plus de neige, où la biodiversité s'effondre – dans un monde où tout devient incertain. Peut-on s'étonner que les jeunes générations, touchées par l'éco-anxiété, phénomène désormais reconnu, hésitent à former des projets de parentalité ? Choisir d'avoir un enfant, c'est croire en l'avenir. Notre première responsabilité est de rendre cet avenir possible.
Dans la même perspective, il n'est pas inutile de rappeler que les pollutions qui ont infiltré notre environnement ont une incidence sur la fertilité. En effet, on parle beaucoup de natalité, mais on néglige trop souvent la question de la santé environnementale. Selon un rapport sur les causes d'infertilité, remis au ministre de la santé des solidarités en février 2022, un couple sur quatre en âge de procréer est touché par l'infertilité. Ses auteurs soulignent l'importance des causes environnementales qu'ils rangent parmi les tout premiers facteurs de la montée de l'infertilité, en particulier l'exposition à la pollution atmosphérique, aux métaux lourds et aux perturbateurs endocriniens.
Ainsi, les mesures en faveur d'un environnement sain, d'une alimentation biologique et d'une régulation drastique de la pollution atmosphérique font partie des meilleures politiques pour assurer que la maternité sera possible quand elle est désirée.
S'agissant des politiques familiales, il nous faut accepter de les évaluer sereinement et sans tabous. Historiquement, elles ont souvent reposé sur deux principes : le contrôle du corps des femmes et les aides financières.
Les femmes se sont battues et se battent encore pour le droit à disposer de leur corps, le droit à la jouissance et le droit de choisir d'avoir ou non des enfants. Quant aux aides financières, il faut également sortir des idées reçues. Dans un article qui fait référence, « Le quotient familial a-t-il stimulé la natalité française ? », l'économiste Camille Landais a montré que les politiques d'incitation fiscale ont une incidence très faible sur la natalité.