Ma question s'adresse au ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.
Les éleveurs des départements touchés par la grippe aviaire sont dans une situation très difficile. Je remercie le cabinet du ministre pour les échanges réguliers qui ont eu lieu. Il n'en demeure pas moins que la filière est en danger. L'abattage préventif des canards prêts à gaver ordonné par l'État occasionne des coûts importants pour les éleveurs, faute de capacités locales de valorisation du maigre. En conséquence, les abattoirs facturent aux éleveurs des frais d'abattage de 7,09 euros hors taxes par canard. Certes, ces frais seront remboursés après examen du dossier de demande de solde sanitaire. Mais la viabilité des élevages, qui s'effectuent souvent dans de petites structures, comme c'est le cas dans mon département du Gers, est mise à mal par les avances de trésorerie qui se multiplient. Ainsi, le solde économique pour la campagne 2021-2022 n'a pas encore été payé – il le sera au plus tôt en avril 2023. S'y ajoutent la valeur marchande optimale, versée quatre à soixante semaines après l'abattage, et son solde, réglé six à dix mois plus tard. Ce remboursement ne couvre même pas le coût du caneton et de son aliment.
L'État doit soulager les éleveurs des conséquences occasionnées par ses décisions en devenant le destinataire direct des factures d'abattage et en autorisant l'allongement du chômage partiel des personnels des structures affectées. Parce que le canard fait partie intégrante de l'économie du Gers, il faut donner à nos éleveurs des perspectives leur permettant de se projeter dans l'avenir. La vaccination en est une : elle permettrait de faire reculer le nombre de foyers ; surtout, elle assurerait enfin une stabilité d'exploitation et de production. Sa mise en œuvre avant l'automne 2023, avec un calendrier clair, est vitale si l'on veut sauver la filière.