« Sans la culture, et la liberté relative qu'elle suppose, la société, même parfaite, n'est qu'une jungle. » Je partage cette réflexion d'Albert Camus, que nous tâchons d'incarner concrètement à Béziers. Comme nos traditions, la culture constitue notre identité et fait notre fierté. Nous devons donc les promouvoir pour les faire nôtres et les transmettre.
Si l'État est chez nous un bon partenaire culturel, il n'en reste pas moins que des améliorations pourraient être apportées pour accroître son efficacité. Ainsi, il est nécessaire d'alléger les procédures administratives pour la restauration de notre patrimoine, notamment celles de la commission scientifique régionale de conservation et restauration, passage obligé pour les collectivités territoriales non seulement avant toute restauration, mais aussi pour espérer obtenir des aides de l'État. Avec seulement deux à trois commissions annuelles, des œuvres relevant du domaine public restent détériorées plusieurs mois, faute d'accord de l'État pour leur restauration. De nombreuses villes emploient pourtant du personnel à même de traiter directement avec des restaurateurs pour une intervention plus rapide.
Par ailleurs, les critères d'attribution des subventions sont définis par le ministère de la culture sans qu'il ait toujours une connaissance précise des réalités locales. Si, dans les grands musées parisiens les collections se suffisent souvent à elles-mêmes, c'est loin d'être le cas dans tous les musées de province, d'où la nécessité d'une approche culturelle plus populaire, c'est-à-dire plus accessible.
Dans le but de rendre la culture plus accessible, ne faudrait-il pas, d'une part, revoir le fonctionnement des commissions scientifiques régionales de conservation et restauration et, d'autre part, renforcer l'autonomie des villes en ouvrant les critères de subventionnement à une offre culturelle adaptée ?