Les nouveaux projets dont je vous ai donné de nombreux exemples sont situés dans les territoires et non à Paris. Le doublement du budget de l'éducation artistique est également dirigé vers les territoires. Il demeure que les grandes institutions à Paris ont besoin de travaux et doivent faire face à des coûts fixes qui augmentent automatiquement. Nous avons la responsabilité de ne pas les abandonner mais de les accompagner. En réalité, tous les nouveaux projets et les ambitions de la politique culturelle, notamment pour l'éducation artistique qui bénéficie du pass culture et du doublement des crédits de l'EAC, se déploient dans les différentes régions. Le budget le prouve.
En ce qui concerne les Drac et les architectes des bâtiments de France, le problème est plutôt de susciter des vocations que de créer des postes. Il n'y a aucune baisse d'effectif pour ces emplois. À l'occasion de mes visites dans les écoles d'architecture, par exemple, nous essayons de susciter des vocations chez les étudiants.
Par ailleurs, en ce qui concerne les financements privés dans le patrimoine, le Loto du patrimoine est un bon exemple de partenariat public-privé. Il n'a pas réduit l'engagement de l'État pour le patrimoine, bien au contraire : le budget du patrimoine pour 2023 dépasse 1 milliard d'euros. Cependant, cela permet de recueillir des dons et le financement apporté par la vente des tickets du Loto s'ajoute à l'aide du ministère de la culture pour sauver des sites en péril qui ne sont souvent ni inscrits ni classés et qui ne font pas partie des monuments historiques que l'État peut aider en temps normal. Le Loto permet de créer une adhésion des citoyens autour d'un chantier, par exemple dans le cadre de l'opération Une école, un chantier, que nous avons développée. Ce programme est donc beaucoup plus large qu'un don unique pour un chantier. C'est un exemple parmi d'autres de mobilisation des citoyens qui versent des dons pour compléter le financement de l'État.