Les élus locaux ont le sentiment que le monde culturel est à plusieurs vitesses. Les conditions d'accès à la culture contribuent, entre autres facteurs, à l'égalité des chances entre tous les citoyens – je le constate quotidiennement dans mon département des Pyrénées-Orientales, le plus pauvre de France. Je sais pertinemment que Perpignan n'accueillera jamais d'exposition d'envergure internationale : je le regrette, mais je suis également lucide à l'égard d'un système où le volontarisme en matière culturelle consiste souvent, pour l'élu de province, à prendre un billet de train pour se rapprocher de Paris et y voir une exposition à ne pas manquer. Dans un autre domaine, le conservatoire de ma ville a des difficultés à recruter des professeurs de musique. Comment la culture peut-elle aller vers les gens ? Comment peut-elle être un moteur d'ascension sociale et comment la rendre accessible aux plus modestes ? Nous devons nous emparer de ces questions.
Madame la ministre, quelle est votre vision de la politique culturelle dans tous les territoires, sachant que le développement culturel est un facteur de cohésion et d'attractivité locale ? Quelle politique souhaitez-vous développer et quelles mesures entendez-vous prendre pour remettre l'équité au cœur de la politique culturelle ? Les mots « décentralisation » et « déconcentration » doivent non pas rester des vœux pieux, mais exprimer des volontés réelles et efficaces. Je n'attends pas un plaidoyer chiffré sur les missions dont nous avons débattu lors de l'examen du projet de loi de finances : je cherche à savoir ce que vous pensez véritablement. Quelle est votre vision de la culture dans l'ensemble du territoire national, au-delà du boulevard périphérique ? Nous, les élus des territoires, rêvons non seulement d'une culture pour tous, mais aussi de la culture pour chacun.