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Intervention de Rima Abdul-Malak

Séance en hémicycle du lundi 27 février 2023 à 21h45
Hyperconcentration des dépenses du ministère de la culture en Île-de-france : une fatalité

Rima Abdul-Malak, ministre de la culture :

Effectivement, la politique des labels mérite une revue précise à l'aune des enjeux d'une meilleure diffusion au plus près des habitants, sachant qu'en matière d'implantation sur le territoire, ces labels créent un maillage déjà relativement complet. Malgré tout, même si dans leurs cahiers des charges, la nécessité d'itinérance et de travail hors les murs est clairement indiquée, nous sommes en train d'évaluer ceux qui remplissent le mieux cette mission et sur quel plan leur action fonctionne ou non. J'ai d'ailleurs demandé à l'inspection générale des affaires culturelles de rédiger un rapport spécifique sur la politique des labels dans les zones rurales, afin de mieux évaluer leur action dans les territoires et de déterminer s'il reste d'éventuelles zones blanches.

Néanmoins, au fil de mes déplacements, j'ai pu constater l'énorme travail réalisé par l'ensemble des équipes des scènes nationales, des centres dramatiques nationaux, des Frac, des centres d'art, des orchestres labellisés ou encore des opéras. Le terme « itinérance » se retrouve dans quasiment tous leurs programmes : le CDN de Montluçon propose par exemple un programme très ambitieux partout dans les zones rurales ; la Scène nationale de Châteauvallon également, avec le programme « Châteauvallon en itinérance » ; c'est le cas aussi du CDN Drôme-Ardèche de Valence, appelé La Comédie itinérante, qui constitue un réel outil de décentralisation dans les villages aux alentours.

Il convient désormais d'évaluer plus précisément leurs actions et de définir s'il est nécessaire de faire évoluer les cahiers des charges afin d'équilibrer les enjeux de création et de production par rapport à ceux de diffusion, c'est-à-dire mieux produire pour mieux diffuser. Peut-être faut-il décélérer ou, en tout cas, désintensifier le rythme de création de spectacles pour, s'agissant notamment du spectacle vivant, mieux les jouer ? Peut-être faut-il faire circuler davantage les œuvres des collections issues des Frac ou des musées ? Nous réalisons actuellement une cartographie précise, qui associera évidemment les collectivités, puisqu'un label ne peut exister que parce qu'il existe un croisement de financements entre l'État et les collectivités. Ces discussions seront menées à un niveau local, dans le cadre des conseils des territoires pour la culture qui ont déjà été cités, avec les Drac.

J'ajoute que, parfois, de nouvelles demandes de labels sont prises en compte : à l'inverse, il peut y avoir des demandes visant à délabelliser des programmes qui ne correspondent plus à un label donné. Nous travaillons au cas par cas et je vous tiendrai bien sûr informé en la matière.

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